Culture 2010 : complexe ou avancement ?

(En réponse à Rédactionsb)

Complexe, énorme complexe j’éprouve quant à ma propre culture générale. J’ai fait l’école, des études comme disent nos parent (qui sous-entend toujours être allé à l’université, jamais avoir étudié pour un métier, et pourtant !), et où ai-je appris la « culture générale » ? Cette culture qui me manque tant, qui me fait tellement défaut quand je converse avec ceux qui passent les 50 ans, parce qu’avant cet âge, la « culture générale », on ne nous ne l’a pas enseignée. On a peut-être essayé (un peu de géo, un peu d’histoire), mais elle n’est pas rentrée dans nos têtes comme elle est entrée dans celle de nos aînés. Et, je me demande si ce n’est pas pire lorsqu’on a étudié en sciences santé ou en sciences pures, ces sciences qui ouvrent toutes les portes à l’université. Mais bon, je ne suis quand même pas prête à dire qu’elles ne m’ont pas été utiles.

Mais lorsqu’il est question de pensée, de construction, expliquez-moi. Introduction (sujet amené, sujet posé, sujet divisé), développement (argumentation, citations, données statistiques, faits), conclusion (synthèse, ouverture), tout cela, je vous l’écris de mémoire, parce qu’on me l’a répété de mon premier à mon dernier niveau de secondaire, et même au niveau collégial. Sur quel nuage se trouvaient ceux qui n’ont pas compris ? Ceux qui n’ont pas enregistré ?

L’ère du clip commençait peut-être, mais on n’en était pas à se distraire dans les cours avec un iPod, un iPhone, un iTouch, un i«Patente», i«Machin» ou encore à se river sur un écran d’ordinateur, un écran télé, un écran pour jeux vidéo, on savait encore jouer dehors, socialiser, s’engueuler en direct et non en un échange infini de courriels ou de textos ponctués d’émoticones (mot qui n’existait pas quand j’étais jeune !), que dis-je, de binettes, qui expliquent notre état d’esprit.

Par contre, aujourd’hui, en un clic, l’on peut savoir ce qui se passe ailleurs dans le monde (lire et voir). En un clic, ou deux ou trois, l’on peut faire des recherches inouïes sur divers sujets, divers produits. La collecte d’information est rapide, ce qui porte notre « culture générale » à un autre niveau, loin de celle qu’entend Foglia tout de même.

Mais, à défaut d’avoir cette culture générale, celle qui était enseignée dans les fameux cours classiques, je salue ma génération, les « X », qui au moins, n’a pas peur de mettre la main à la pâte, d’accepter la critique pour être meilleure, de travailler intensément pour parvenir à ses fins. Ma génération a compris le sens de gravir les échelons, elle s’est vu inculquer la valeur du respect, du respect des plus âgés que ce soit, mais des personnes en autorité aussi. La génération qui nous succède, les « Y », voulez-vous vraiment que je la commente ? Celle à qui l’ont doit tout ! ;-)… Mais celle qui réapprend peut-être aussi à siffler ! 😉

2 Réponses

  1. J’aimerais ouvrir une petite parenthèse sur l’ère du clip dont parle Lissia avec tous les i«machins». Le magazine Premiumnous met en garde contre le multitâche. Vous savez cette tendance à prendre ses courriels en lisant un article, écouter quelqu'un qui vient nous demander conseil tout en continuant de regarder son écran cathodique, regarder la télévision avec l'ordinateur sur les genoux. Ma génération est experte dans l'art d’utiliser plusieurs medias en même temps. Une étude à ce sujet nous met en garde: lorsqu'on accomplit plusieurs tâches en même temps, notre cerveau perd de son efficacité. Oups… Mon cerveau est définitivement avancé à ce stade. Il paraîtrait que lorsque l'on accomplit plusieurs tâches, notre cerveau est incapable d'ignorer l'information peu pertinente. Et pourquoi sommes nous des adaptes du multitâche? Pour faire les choses plus rapidement ou plutôt pour faire plus de choses en moins de temps. Par contre, les adeptes du multitâche passent plus lentement d’une activité à une autre. Ils ne sont donc pas aussi efficaces qu’ils pourraient l’être.Gare à vous accros du multitâche!

  2. J'apporte ici une réflexion purement sémiologique. Il me semble que l'iPod, dont l'interface se manipule de gauche à droite d'un coup de doigt, est à l'image de la construction des connaissances de la iGeneration : horizontaleCette intuition m'est venue alors que je discutais avec l'équipe d'Identica (Le Monde de Cossette) concernant la nouvelle plateforme graphique du cheminement en communication marketing de l'UdeS. Elle proposait, entre autres, un site web qui se lit de gauche à droite, et non verticalement. Spontanément, j'ai entrevue la nécessité d'écrire des textes courts et directs. De là un insight. Laissant planer mon esprit sur ce constat, j'en suis arrivé à comprendre comment la iGeneration – et moi aussi à l'occasion – édifiait sa connaissance du monde. Par sauts horizontaux, grenouillage d'un blogue à l'autre, d'un hyperlien à l'autre, d'un twit à l'autre, au gré de l'insatiable quête de l'information nouvelle, édifiante, communicable, conversationnelle. Mais comme le relate Marie-Laure, la discrimination du pertinent et du trivial devient un bruyant tour de force, navigation houleuse entre le «vital few and the trivial many» de JM Juran. La validité de l'information n'en tient, pour l'iSurfeur, qu'à sa popularité et à l'ethos du bloguer. Aussi, je serais porté à croire que la iGeneration possède une connaissance «cyclopédique» plutôt qu'encyclopédique : elle gravite autour de contenu d'intérêt, construisant un savoir tentaculaire, mais jamais approfondi. Elle est informée sans être documentée. Elle possède 50 plaquettes de 10 pages sur un sujet – chacune s'intercitant – plutôt qu'une seule encyclopédie de 500 pages faisant le tour complet du sujet. La iGeneration ne «scroll-down» pas dans la connaissance. Elle la «flick». D'une connaissance verticale, elle bascule vers une connaissance horizontale. Du complet vers l'essentiel.

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